Ravet et Poule - Conte de Tradition Orale

Ravet s'était marié avec poule.

Un jour, Poule dit à Ravet : “Nous avons notre abatis, il faut que nous le travaillons. Demain, nous nous lèverons de très bonne heure et puis nous partirons.” Ravet dit oui.

Quand Poule fut prête, elle appela Ravet. Ravet sortit de sa cabane1 la mâchoire attachée (grosse) comme un paquet de bois.

Il dit à Poule : “ma chère, laissez-moi à la maison aujourd'hui, je suis malade. ” Poule alla sur l'abatis elle toute seule. Dès qu'elle fut partie, Ravet mit son tambour dehors, il commença à chanter :

“Tibidi badi badi
Bamban,
Le tambour va (s'en ira bientôt) au village voisin.
Portez des bouteilles de champagne, ohé !
Le tambour va au village voisin.
Tibidi badi badi
Bamban,
Le tambour va au village voisin.”

Tous les ravets du voisinage arrivèrent; eux tous se mirent à danser.
Dès que ravet entendit quatre heures2 il serra son tambour, il renvoya tout le monde, et puis il alla se coucher, il attache sa mâchoire.

Poule arriva, elle demanda à ravet comment il allait. Ravet dit qu'il souffrait beaucoup.

Le lendemain, Poule se leva pour aller à l'abatis. Elle dit à Ravet: “Tu ne viens pas avec moi ?” Ravet dit qu'il était trop malade.

Tous les jours, Ravets faisait la même farce. Dès que Poule était partie pour l'abatis, il sautait dehors: fioup !, il battait du tambour, il dansait, il chantait :

“Tibidi badi badi
Bamban ” etc. etc.

Poule dit: “C'est trop fort ! je crois que Ravet se moque de moi.”

Le lendemain, au lieu de partir pour leur abatis, elle serra (cacha) son corps derrière la case. Ravet crut qu'elle était partie pour l'abatis, il mit son tambour dehors, il commença à chanter :

“Tibidi badi badi
Bamban ” etc. etc.

Tous ses amis ravets arrivèrent. Pendant que le danser était bien chaud, Poule sortit de derrière la case. Elle dit “Ah ! ah ! paresseux !.. C'est comme ça que tu es malade ?.. Coquin ! tu ne te moqueras pas de moi encore !”

Elle tomba sur cette bande de ravets-là. Les ravets se mirent à courir de tous les côtés: chouiii, chouiii !.. Mais avant qu'ils n'aient eu le temps de dire: ma chère !… poule les tua tous, elle les mangea tous.

C'est pour cela que vous entendez dire tout le temps: “Les ravets n'ont jamais raison devant la porte d'un poulailler.”