Les muscades de la Guerliche - Conte de Charles Deulin wiki

Au temps jadis, il y avait au village d’Erchin, du côté de Douai, un petit garnement qu’on appelait la Guerliche, parce qu’au lieu d’aller à l’école, il passait la sainte journée à dépeupler, sans miséricorde, les étangs et les viviers du prochain. Carpes, brochets, tanches, lottes et perches, tout lui était de bonne prise, et jusqu’aux guerliches ou loches, qui ne servent chez nous qu’à annoncer la pluie ou le soleil. Aussi malin qu’adroit et preste, il glissait comme un poisson entre les mains du garde champêtre, en quoi il méritait doublement son nom de la Guerliche.

Il était l’unique souci du mayeur d’Erchin, un gros fermier rouvelème qui avait la sagesse de laisser chacun agir à sa guise et le monde rouler sa bosse à la volonté de Dieu. Il n’y avait point de jour qu’on ne vînt déranger le brave homme, au milieu d’une partie de cartes, pour se plaindre des fredaines du petit vaurien ; aussi finit-il par perdre patience, et, un beau soir, il jura ses grands dieux qu’il le fourrerait en geôle à la première escapade.

Le surlendemain, à l’heure où tout le monde était aux champs, le mayeur fumait sa pipe à la porte, assis sur la caquetoire, ou, si vous l’aimez mieux, le banc aux caquets.

Il dormait à moitié, quand un léger bruit lui fit ouvrir l’œil. Que vit-il ? l’endiablé maraudeur qui, à cheval sur le mur, pêchait effrontément ses canards à la ligne dans la mare de la basse-cour.

« Attends un peu, va, fieu, que je me lève ! » cria le mayeur. Mais la Guerliche ne l’attendit point, et, préférant le soleil à l’ombre, il jugea prudent de décamper et ne reparut plus à Erchin.

Longtemps après, par un lundi de ducasse, les mynheers d’Erchin, la tête un peu lourde pour avoir trop bu la veille, fumaient leurs pipes en silence au Bon Couvet, quand voilà qu’un grand drôle, vêtu, comme un Jean Potage, d’une veste de velours brodée de paillons, s’arrêta devant le cabaret.

Il pria l’hôtesse de lui prêter une table, la couvrit d’un tapis, tira de sa gibecière une baguette noire, des gobelets et des muscades, sonna de la trompette, puis s’adressa en ces termes à l’honorable assistance :

« Messieurs et dames, vous voyez devant vous l’incomparable Brambinella, escamoteur en chef de Sa Hautesse le grand sultan, du calife de Bagdad, du shah de Perse, de Sa Majesté le roi des Pays-Bas et autres têtes couronnées. L’illustre escamoteur va avoir l’honneur de travailler sous vos yeux, et, si vous êtes contents et satisfaits, le spectacle ne coûtera à chacun de vous que la bagatelle d’un patard. »

L’incomparable Brambinella exécuta alors différents tours de gobelets, au grand ébahissement des villageois d’Erchin, gens primitifs et encore peu civilisés. Outre ses muscades, il escamota des florins, des bagues, des montres d’argent, et jusqu’au canari de Marie-Joeph, l’hôtesse du Bon Couvet, qu’on retrouva dans le chapeau du mayeur Sans-Souci.

« Tu n’es mie manchot, fieu, dit le mayeur en clignant de l’œil, mais j’ai idée que tu étais encore plus adroit, quand tu escamotais les canards des gens à leur barbe.

— Vous m’avez donc reconnu, mayeur ? fit la Guerliche, car c’était lui.
— Parbleu !
— Et vous avez toujours vos canards sur le cœur ?
— Toujours. Tu n’as qu’un moyen de me les faire digérer, c’est de nous montrer le plus beau tour de ta gibecière.
— Celui que je réserve pour les têtes couronnées ? Suffit notre maître. Que voulez-vous qu’on vous effarouche ? Bêtes ou gens ? Parlez, on va vous servir.
— Eh bien ! voilà Toine Balou, notre berger, qui s’en va paître ses moutons autour du bosquet de la Chapelle. Te sens-tu de force a lui escamoter quelque chose ?
— Son troupeau, si vous le voulez.
— Tout entier ?
— Tout entier.
— Je parie cent florins que tu n’y parviens pas.
— Je les tiens.
— Tu les as donc ?
— Oui, dans votre escarcelle. Commandez un pot de bière. Je vous ramène vos moutons en moins d’une heure. »

La Guerliche prit un chemin détourné et gagna le petit bois avant le berger. Le bosquet formait une sorte de triangle entouré de waréchaix ou terrains vagues.

Quand Toine Balou fut près des arbres, il vit tout à coup un corps d’homme qui se balançait aux branches d’un chêne.

« Jésus ! myn God ! un pendu ! » dit-il. Il se signa dévotement et poussa son troupeau sans oser se retourner. Deux cents pas plus loin, le bois faisait un coude. Nouveau pendu.

« Encore un ! » dit Toine Balou, et une sueur froide lui passa dans le dos. Au bout de deux cents autres pas, nouveau coude, nouveau pendu. Toine Balou n’y put tenir davantage. Saisi d’une terreur folle, il s’enfuit comme un voleur, semant derrière lui manteau, houlette, panetière et chapeau, pour courir plus à l’aise.

Les trois pendus n’en faisaient qu’un, un homme bien portant, la Guerliche, qui ramassa prestement chapeau, panetière, houlette et manteau, s’en affubla, rassembla les moutons et revint au village en criant : « Prrrou ! prrrou ! » du haut de sa tête.

« C’est affaire à toi, dit le mayeur. Il est vrai que Toine Balou est bête comme une oie, poltron comme la lune, et que ce n’est mie sa faute si les bergers passent généralement pour sorciers. Je vas te donner d’autres étoupes à débrouiller. »

Le mayeur vidait une canette avec Boisvert, un boucher de Douai venu tout exprès pour lui acheter un mouton. Boisvert était bancroche et malin comme un bossu. Le marché conclu, le mayeur prit la Guerliche à part et lui dit :

« Voici un lapin qui ne se laissera point aussi aisément dépouiller que ce grand veau de Toine Balou.

— Savoir !
— Cent florins que tu ne lui souffles point son mouton.
— Tope ! » répliqua la Guerliche, et il se mit à l’œuvre sur-le-champ.

Il avait dans sa valise une belle paire de souliers neufs. Il en jeta un à la cavée de Douai, sur la route que devait suivre le boucher, et l’autre un peu plus loin, à l’endroit où le chemin fait un détour.

« Tiens ! un beau soulier tout neuf ! dit Boisvert en apercevant le premier. C’est dommage qu’on ait oublié de perdre l’autre, » et il laissa le soulier.

A moins de trois portées de crosse, il rencontra l’autre.

« Les deux font la paire, pensa-t-il. Ma foi ! il ne sera point dit qu’ayant trouvé des souliers neufs, je les aurai laissé manger au loup. »

Il attacha son mouton à une souche de bouleau et retourna sur ses pas. La Guerliche, qui était aux aguets, détacha le mouton et, par un chemin de traverse, le ramena chez le mayeur.

Trois heures après, Boisvert reparut tout penaud, avec une paire de souliers, mais sans mouton. Il conta sa mésaventure au mayeur qui, feignant d’y compatir, lui permit de choisir, à moitié prix, dans le troupeau, une bête toute parelle.

« A moitié prix, c’est trop bon marché ! » dit la Guerliche, et il partit de nouveau.

En traversant le bois de Douai, vers l’endroit qu’on appelle le Trou Pellot, Boisvert entend tout à coup crier dans le fourré : Bée ! bée !

« Eh ! c’est mon coquin de mouton, se dit-il. Comment a-t-il fait pour venir jusqu’ici ? »

Le boucher n’était point sot, et d’ailleurs chat échaudé craint l’eau froide. Il ne voulait pas lâcher son mouton, mais les bêlements semblaient s’éloigner et la maudite bête tirait sur sa corde et refusait de pénétrer dans le fourré. De guerre lasse, il fallut que Boisvert l’attachât comme l’autre à un arbre. Il s’enfonça dans le bois et suivit les bêlements. Ils l’égarèrent si bien que, quand il revint à son point de départ, il ne trouva plus personne.

Le mouton était allé rejoindre son frère dans l’étable du mayeur, et Boisvert ne fut pas peu surpris de les y voir tous les deux. Il les reprit, mais on ne put jamais le persuader qu’il n’avait point eu affaire au Malin.

« Tu es un homme trop précieux pour que je laisse partir d’ici, dit le mayeur à la Guerliche. Sais-tu lire et écrire ?

— Lire, écrire et compter comme une synagogue. Rien ne forme autant que les voyages.
— Eh bien ! fixe-toi à Erchin. Tu gouverneras la commune sous mon nom. Le grand Guillaume, mon greffier, commence à radoter et n’est plus bon qu’à mettre aux Vieux-Hommes. Je te donne sa place.
— Grâce au tour du bâton, c’est quelquefois un métier d’escamoteur, répondit la Guerliche, mais à Erchin il ne doit point rapporter gros. Je veux y joindre celui de marchand de farine. Prêtez-moi quelques milliers d’écus pour construire un moulin, et j’accepte. Je suis las de courir le pays, et d’ailleurs j’ai envie de prendre femme.
— Marché conclu ! » dit l’autre.

La Guerliche fit bâtir un moulin sur les monts d’Erchin, près du sentier de Roucourt, à deux pas de la ferme du mayeur ; et c’est ainsi que d’escamoteur il devint greffier de mairie et meunier, pour ne point dire voleur. Il faut pourtant lui rendre cette justice qu’il ne vola pas plus que ses confrères et se contenta de tirer, selon l'usage, d’un sac double mouture.

Or, il arriva un jour que le roi des Pays-Bas vint à Douai pour voir la procession de Gayant. En se promenant le lendemain au soleil des loups, je veux dire au clair de la lune, il avisa le moulin et la ferme qui étaient des plus beaux qu’il y eût en pays flamand.

« À qui ce moulin ? dit-il.

— Au meunier la Guerliche, sire.
— Et cette ferme ?
— Au mayeur Sans-Souci.
— Sans-Souci ! voilà un particulier qui a plus de bonheur que son monarque. Minute ! je vas t’en donner, fieu, du souci. Qu’on aille lui annoncer de ma part que je l’attends d’aujourd’hui en huit pour me dire trois choses : I° ce que pèse la lune, 2° ce que je vaux, et 3° ce que je pense. S’il répond de travers, tant pis pour lui, il sera pendu. »

Le roi des Pays-Bas avait parfois de singulières idées, mais le métier de roi n’est mie aussi commode que celui de mayeur, et il faut bien passer quelques fantaisies aux pauvres gens qui sont condamnés à l’exercer.

Quand le mayeur vint boire sa pinte au Bon Couvet, il avait l’air triste comme un jour de pluie et l’esprit si préoccupé qu’il perdit à la file cinq parties de mariage.

« Vous voilà tout busiant, dit la Guerliche, que son maître n’avait point vu entrer. Qu’est-ce que vous avez qui vous trotte par la cervelle ?

— J’ai fieu, que je ne dormirai point de la nuit, et que dans huit jours je serai pendu. C’est sûr.
— Pendu ! myn God ! et pourquoi ? »

Et le gros mayeur raconta à la Guerliche ce que le roi exigeait de lui.

« Diable ! fit celui-ci en lui tapant sur la bedaine. Il s’agit de vous soustraire à la potence. J’ai déjà escamoté bien des choses, mais je ne suis point encore tombé sur une muscade d’aussi fort calibre. C’est égal. Laissez-moi aller là-bas à votre place. On n’y connaît point votre figure : nous verrons bien ce qui en adviendra. Fiez-vous à moi. La corde qui doit vous servir de cravate n’est point encore filée. »

Au jour dit, la Guerliche se présenta au palais. Le roi était justement de bonne humeur, ayant bien dîné. Il digérait sur son trône en fumant sa pipe, avec tous ses courtisans assis en rond. Il ordonna qu’on introduisît le mayeur.

« Ainsi c’est toi, lui dit-il, qu’on appelle le mayeur Sans-Souci.

— Je ne mérite mie ce nom, sire.
— Ah ! ah ! mon gaillard. Tu t’es donc soucié de savoir ce que pèse la lune ?
— Il a bien fallu, sire.
— Et quel est son poids ?
— Une livre.
— Une livre ! » fit le monarque, et, pensant que le mayeur se moquait de lui, il fronça le sourcil. Tous les visages se rembrunirent.

« A preuve qu’elle a quatre quarts, ajouta la Guerliche.

— Au fait ! dit le roi en souriant, et toutes les figures s’illuminèrent. Et t’es-tu aussi inquiété de savoir ce que vaut notre personne, au plus juste prix ?
— Au plus juste prix… Vingt-neuf deniers.
— Drôle ! dit le roi. Il ôta sa pipe de sa bouche, et toute la cour se mit à murmurer.
— Dame ! sire, puisque Nôtre-Seigneur Jésus-Christ en a été vendu trente.
— Ah ! très bien ! » s’écria le monarque.

Il tira une large bouffée de tabac et l’écho répéta à la ronde :

« Très bien ! très bien ! très bien !

— Silence ! fit le roi. Et maintenant voyons la troisième question. Pourrais-tu me dire ce que je pense ?
— Parbleu ! oui, sire. Votre Majesté pense que je suis le mayeur Sans-Souci, et je ne suis que son serviteur.
— Je te nomme mon premier ministre ! s’écria le monarque en se levant de son trône. Je ne saurais en trouver un plus malin. »

Mais la Guerliche pria humblement Sa Majesté de l’excuser, et se contenta du grade de meunier du roi des Pays-Bas. C’est la plus grande preuve d’esprit qu’il ait donnée durant sa vie, — non moins grande que celle qu’il donna après sa mort.

Quand la Guerliche fut près de sauter le pas, « ayant pris femme, se dit-il, et fait, par conséquent, son purgatoire sur terre, j’ai toutes les chances d’aller en paradis. Mais le métier d’escamoteur n’y mène point directement, pas plus que celui de meunier. Je crains bien d’être forcé de gagner ma place par un dernier tour d’escamotage. Réfléchissons. La chose en vaut la peine. »

Et il enfonça sa tête dans l’oreiller.

C’était justement la Saint-Sylvestre, veille du jour de l’an, et on faisait des gaufres dans toutes les maisons d’Erchin. Au bout d’un petit quart d’heure :

« Femme, dit la Guerliche, pourquoi ne me fais-tu point des gaufres, comme d’habitude ?
— Des gaufres ! Jésus Maria ! quand tu ne peux même plus avaler ta salive !
— N’importe ! Si je ne les mange point, tu les fourreras dans mon cercueil. »

La meunière obéit, et, pendant qu’on disait les prières des agonisants, elle pétrit ensemble de la farine, du beurre, de la cassonade et mit son gaufrier sur le feu.

La Guerliche rendit le dernier soupir quand on retournait la dernière gaufre. Dix minutes après qu’on l’eut porté en terre, il arriva à la porte du paradis, son petit paquet sous le bras.

« Pan ! pan !

— Qui est là ?
— Le meunier la Guerliche. »

On entendit un bruit de chaussons qui traînaient sur le carreau, et le guichet s’ouvrit.

« Passez votre chemin, fieu… Il n’y a mie de place ici pour les voleurs.

— Voleur ! Et vous, notre maître, est-ce que vous vous êtes toujours bien conduit ? Est-ce que, révérence parler, vous n’avez point renié Dieu trois fois ? »

Saint Pierre ne trouva rien à répondre et alla faire son rapport à Dieu le Père.

« Il y a là, dit-il, un voleur de meunier qui veut entrer à toute force et qui insulte tout le monde.

— Allez-y, mon brave saint Paul, dit le bon Dieu, et voyez ce que c’est. »

Saint Paul y alla.

« Pan ! pan !

— Qui est là ?
— Moi, le meunier la Guerliche.
— Vous vous trompez de porte, l’homme de Dieu. Nous ne recevons point les voleurs.
— Bah ! bah ! Si j’ai volé, je n’ai ni persécuté ni tué le pauvre monde, et ce n’est pas moi qui ai gardé les vêtements de ceux qui lapidaient ce bon saint Etienne, entendez-vous, monsieur saint Paul. »

Saint Paul s’en retourna l’oreilîe basse.

« On n’a jamais vu, dit-il, un si grand bavard.

— Nous avons ici des gens qui n’ont point leur langue en poche, répliqua Dieu le Père. Qu’on lui dépêche saint Augustin, notre plus fameux prédicateur.
— Pan ! pan !
— Qui est là ?
— Le meunier la Guerliche.
— Hélas ! mon cher frère, vous ne pouvez entrer céans, et je vais vous en donner trois raisons qui feront l’objet de ce discours. La première, c’est que Jésus-Christ a dit : Bienheureux les pauvres d’esprit ! le royaume des cieux est à eux. Or, vous ne me paraissez point suffisamment pourvu de cette humilité, de cette simplicité…
— Vous n’êtes mie déjà si simple, vous, notre maître, à ce qu’il me semble.
— La seconde, c’est que vous n’avez point toujours mené une vie exempte de péché…
— Allons, allons, pas tant de contes, fieu. Vous n’aviez point non plus la conscience bien nette quand vous êtes venu céans, et si sainte Monique, votre vénérable mère, n’avait si souvent ouvert le robinet de ses yeux, peut-être bien… »

Mais saint Augustin ne l’entendait plus, il était déjà loin.

« Que faire ? dit le bon Dieu. A moins de lui envoyer les saints Innocents, je ne vois vraiment pas… »

Et il envoya les saints Innocents.

« Pan ! pan !

— Qui est là ?
— Le meunier la Guerliche.
— On n’entre pas ! on n’entre pas !
— Ah ! vous voilà, mes petits fieux. C’est justement pour vous que je viens. Est-ce qu’on ne me reproche point d’avoir escamoté la farine de mes pratiques ? Ce que j’en faisais, c’était simplement pour vous apporter un paquet de bonnes gaufres sucrées. Ouvrez vite et tendez vos mains, mes enfants. »

Les saints Innocents ouvrirent la porte et se précipitèrent en foule, les mains tendues, vers la Guerliche, qui entra librement en distribuant des gaufres à droite et à gauche.

On courut rapporter les choses à Dieu le Père.

« Qu’on aille me quérir le garde champêtre ! » cria-t-il.

Mais c’est en vain qu’on chercha par tout le paradis. On n’y trouva pas un seul garde champêtre.

Et voilà comment, après avoir donné à chacun son paquet, l’incomparable la Guerliche entra par un détour dans le paradis ; mais vous ferez bien de ne pas suivre la même voie, car il n’y a si bon cheval qui n’y bronche, et c’est surtout pour arriver à ce point-là que le plus court chemin est la ligne droite.