Les cobras protecteur de Bouddha - Conte de Tradition Orale

Il faut savoir que le nom d’homme de Bouddha était Siddhârta Gautama.

Lorsque Siddhârta est né, les astrologues, les devins et les sages du pays avaient promis à l’enfant une avenir prospère à moins qu’il ne quitte la maison, alors, il parcourrait les routes, sans asile, et serait Bouddha, parfait et accompli.

Mais le père préférait que son fils devienne un puissant monarque. Aussi, s’était-il efforcé de garder Siddhârta à l’intérieur des limites du palais, bien entourés de serviteurs et d’amis, tout en essayant en vain de l’accoutumer au genre d’existence oisive et sensuelle que menaient les nobles d’alors : entourés continuellement de jeunes femmes : chanteuses, musiciennes et concubines.

Or, déjà, dans sa jeunesse, Siddhârta se montrait enclin à des méditations prolongées. Dans les jardins, il quittait les jeux et s’éloignait pour s’asseoir près des grands arbres où il s’absorbait dans ses pensés. Le temps passait, Siddhârta ne s’en apercevait pas.

C’est à la suite de plusieurs rencontres que Siddhârta avait pris la décision de quitter la maison. Un jour il avait interrogé son cocher à propos d’un vieillard. Le cocher avait répondu que la vieillesse succédait à la jeunesse. Une autre fois, c’était à propos de la maladie qui ruine la santé. Une autre fois encore, à propos de la mort qui rend la vie trop brève.

Puis une nuit, Siddhârta s’était réveillé et avait demandé à son écuyer de seller son cheval. Une mystérieuse fumée avaient assoupi les gardes et assourdi les bruit des pas fugitifs ; les portes du palais comme celles de la ville s’était ouvertes s’elles-mêmes.

Siddhârta avait chevauché plusieurs heures pour arriver à la croisée de deux chemin. Là, il avait échangé ses riches vêtements avec les haillons d’un mendiant, s’était coupé les cheveux et la barbe et avait poursuivi sa route. Il avait alors vingt-neuf ans.

On dit que Siddhârta s’était adressé successivement à deux maîtres, mais que leurs doctrines ne conduisaient pas à la délivrance de la souffrance qui était le but de sa quête. Il les avait quittés et s’était livré à de nombreuses épreuves pour développer ses facultés intellectuelles mais les jeûnes prolongés, le manque de sommeil et toutes ces tortures n’avaient fait que l’épuiser.

Il avait compris la leçon, renoncé au jeûne et était allé méditer dans la solitude au sommet d’un haute montagne. Puis, un matin, ce fut la révélation. Siddhârta était devenu Bouddha.

Il était reparti sur la route pour montrer la voie aux hommes et s’était s’adressé en premier à ses quatre disciples initiaux. On dit que ce fut l’épisode le plus marquant du Bouddhisme, la proclamation des Quatre Vérités : la vie est souffrance ; la cause de la souffrance, est le désir ; la suppression de la souffrance, c’est la disparition du désir ; et la manière d’y arriver est le Noble sentier à huit branches qui est la justesse des choses.

Ensuite, le Bouddha avait entamé une série de prédications qui avaient duré près de cinquante ans.

Un jour, on raconte que Bouddha parcourait une contrée désertique, sous une chaleur accablante, et qu’il était tombé, recru de fatigue, et s’était endormi en plein soleil. Un peu plus tard, il avait eu la surprise de s’éveiller à l’ombre de deux cobras dressés qui, de leur tête, le protégeaient des rayons brûlants de l’astre du jour.

Pour les remercier, Bouddha les avait béni en apposant deux doigts sur leur tête qui conserve toujours l’empreinte de la reconnaissance divine. On les appelle aussi les serpents à lunette.

Bouddha s’est éteint au bord d’une petite rivière, à l’âge de quatre-vingt-un ans, ayant toujours vécu comme il l’avait prêché : « loin du plaisir, loin du martyre, juste dans le chemin qui passe entre les deux. »