(Adaptation libre de ...)
Il faut savoir qu’au Nigéria, lorsque les paysans se désolent devant la sécheresse, ils font appel à un petit dieu, Idemili, pour attirer la pluie. Idemili apparaît souvent sous la forme d’un serpent, un python.
On dit que les pythons étaient tellement importants que les Anglais, lorsqu’ils sont arrivés pour coloniser le pays en 1861, ont voulu les éliminer. N’était-ce pas un serpent qui avait trompé Ève et que depuis les hommes avaient une pomme d’Adam ? (Ils sont fous, ces Anglais !)
Quoi qu’il en soit, après la pluie, à califourchon sur un arc-en-ciel, Idemili venait chercher sa récompense : des animaux que les villageois lui avait sacrifiés.
Un certain jour, un sorcier, trop paresseux pour aller chercher de l’eau pour son lavage, avait demandé à Idemili de faire pleuvoir. Après la pluie, le sorcier avait oublié de remercier le petit dieu qui avait mauvais caractère. Idemili avait jeté un mauvais sort au sorcier et était reparti sur son nuage ; le sorcier s’était exilé sur une haute montage.
Quelques mois plus tard, la région avait été touchée par une interminable sécheresse. Les récoltes dépérissaient, les vaches ne donnaient plus de lait, les villageois arrivaient au bout de leur réserve d’eau. Le chef avait réuni les sages pour décider de quérir le sorcier. Étant donné que tous les villageois avaient beaucoup de travail, on avait demandé au conteur d’aller à la montagne.
Le conteur avait chaussé ses sandales, mis la route sous ses pieds et marché. Au bout de trois jours et une nuit, il avait trouvé le sorcier, lui avait expliqué la situation : les champs, les vaches, les réserves d’eau, et lui avait demandé de l’accompagner au village.
Arrivé au village, le sorcier avait réclamé une bassine, une barre de savon, et qu’on y vide l’eau restante que les villageois gardaient chez eux.
Il avait enlevé sa tunique, l’avait glissée dans l’eau et s’était mis à la frotter pour la laver au grand désespoir du chef du village.
Un fois propre, le sorcier avait retiré sa tunique de l’eau, avait jeté l’eau de la bassine et avait exigé que les villageois la remplisse de nouveau avec les toutes toutes toutes dernières réserves d’eau. Le sorcier y avait plongé sa tunique et l’avait rincée abondamment, au découragement des villageois, pour ensuite ordonner du chef qu’il tresse une corde à même la crinière de la tête de zèbre empaillée qu’il gardait près de sa case, et qu’il la tende entre deux arbres.
Le sorcier avait déposé sa tunique sur la corde, enlevé les derniers plis, avait fait trois pas en arrière, et c’est alors que des nuages s’étaient gonflés à l’horizon, qu’ils avaient roulé dans le ciel, étaient devenus noirs, que les éclairs et le tonnerre avaient suivi et qu’il s’était mis à pleuvoir abondamment : l’eau avait inondé le sol, les animaux avaient trouvé à boire, les villageois avaient renouvelé leurs réserves d’eau.
Le chef du village, curieux, avait demandé au sorcier comment il avait réussi ce tour de force. Le sorcier avait répondu que c’était simple : depuis qu’Idimili lui avait jeté un mauvais sort ; à chaque fois qu’il voulait mettre son linge à sécher, il se mettait à pleuvoir.